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Étude 2023 sur les dons déclarés 2022 – Recherches & Solidarités

Publié le 29.11.2023

En 2022, cette étude observe une augmentation à la fois du montant des dons déclarés sur l'impôt sur le revenu (IR) et du nombre de foyers fiscaux donateurs en comparaison avec 2021. Zoom sur quelques chiffres commentés par France générosités au regard du fort élan de générosité des Français face à l’urgence Ukraine en 2022 et dans un contexte de forte inflation.

 

Cette étude de Recherches & Solidarités s’appuie sur les données de la Direction Générale des Finances Publiques relatives aux dons déclarés par les Français dans le cadre de l’Impôt sur le revenu (IR) et à ceux déclarés dans le cadre de l’Impôt sur la fortune immobilière (IFI).

 

Evolution des montants des dons déclarés au titre de l’IR par les Français en 2022

L’étude de Recherches & Solidarités montre une progression de 6,3% du montant total des dons déclarés au titre de l’IR en 2022 par rapport à 2021.

Don déclarés 2022 au titre de l'IR par les français

 

Commentaire des auteurs de cette étude : « (…) l’année 2022 peut être considérée comme remarquable, avec une augmentation de 6,3% des montants déclarés, supérieure à l’inflation qui est mesurée par l’INSEE à 5,2% au cours de l’année 2022. ».

Commentaire de France générosités

La prise en compte ou non des urgences modifie les observations annuelles de la générosité des Français.

L’année 2022 a certes été marquée par un fort taux d’inflation, mais elle a également été marquée par le déclenchement de la guerre en Ukraine le 24 février, avec une forte médiatisation d’appel au don pour venir en aide au peuple ukrainien qui s’est organisée très vite. Très concentrée au premier trimestre, la mobilisation par leur don des Français a été cependant continue sur toute l’année, faisant preuve d’un fort élan émotionnel et compassionnel.

Or la prise en compte ou non des urgences modifie les évolutions annuelles de la générosité des Français, comme observées dans le Baromètre de la générosité, étude de France générosités réalisée par Novos.

En effet, ce baromètre fait le choix d’analyser la générosité HORS événements exceptionnels (qu’il est possible d’isoler dans les données recueillies) : les urgences fortement médiatisées pour les appels aux dons (Covid-19, Ukraine, …), les événements exceptionnels comme le Zevent et les dons supérieurs à 250 K€.

Ce choix méthodologique permet d’observer année après année des tendances structurelles de la générosité des Français.

Depuis 2020, dans un contexte d’accélération à la fois de la fréquence, de l’ampleur et de la nature des urgences pour lesquelles les organisations d’intérêt général sont mobilisées, nous devons faire preuve de prudence dans la comparaison annuelle de la générosité des Français. Les dons fléchés sur les urgences servent au financement des missions engagées pour cette urgence. Et s’il n’y avait pas eu d’urgence, il n’y aurait pas eu de mobilisation spéciale des organisations et donc de besoin exceptionnel d’appel au don.

Au-delà des apports bénéfiques voire essentiels des dons lors des urgences, il est important de rappeler que les dons des particuliers sont des ressources essentielles pour les associations et fondations d’intérêt général, permettant de financer – de façon structurelle – leur capacité d’innovation sociale, leur indépendance d’action, leurs actions de lutte contre les inégalités, et plus largement leur contribution à la vitalité démocratique.

Pour rappel, les chiffres du Baromètre de la générosité 2022 

Le Baromètre de la générosité 2022* révèle une évolution de 1% du montant des dons des particuliers en excluant les dons effectués pour l’Urgence Ukraine (et les dons des autres urgences exceptionnelles pour la période de 2004 à 2022). En ajoutant ces dons d’urgence, la progression observée dans ce Baromètre a été de 4,7% entre 2021 et 2022.
*qui s’appuie sur les dons des particuliers collectés par 56 organisations de 2004 à 2022, cumulant 1,04 milliards d’euros de dons hors urgence en 2022.

Le périmètre de l’étude de Recherches & Solidarités et celui du Baromètre de la générosité étant différent, il est normal que les chiffres d’évolution ne coïncident pas exactement. En revanche, ces deux études révèlent des tendances cohérentes si on prend en compte les dons d’urgences, avec une mise en contexte annuelle.

 

Evolution du nombre de foyers fiscaux donateurs en 2022

L’étude de Recherches & Solidarités montre une progression de 3,9% du nombre de foyers fiscaux donateurs en 2022 par rapport à 2021.

Nbre de foyers fiscaux avec dons déclarés 2022

 

Commentaire des auteurs de cette étude : « (…) en 2020 (…) Il est possible que la survenue de la crise sanitaire et économique ait provoqué un sursaut de générosité de la part de ceux qui en avaient les moyens. En revanche, cela ne s’est pas vérifié au titre de l’année 2021, car le nombre des donateurs a diminué de 1,9%, en dépit d’une augmentation de 800 000 foyers fiscaux imposés (+ 4,6%). L’année 2022 marque un sursaut significatif de 3,9%, malgré l’apparition d’une inflation importante. »

Commentaires de France générosités

L’effet des urgences sur les évolutions depuis 2020 du nombre de foyers fiscaux donateurs.

Là encore, il nous semble important d’évoquer le contexte de l’urgence Ukraine pour l’année 2022, comme cela a été évoqué par les auteurs de l’étude de Recherches & Solidarités, pour analyser le sursaut en 2020 dans un contexte d’urgence Covid.

En raisonnant hors urgence, l’analyse proposée dans le Baromètre de la générosité (vision collecte et vision donateur) est plus proche de la réalité de la collecte : la baisse comparée du nombre de donateurs en 2021 est directement corrélée à la hausse exceptionnelle de l’année d’avant dû au Covid.

Ce constat – dans une moindre proportion mais au demeurant significative – est le même pour l’année 2022 marquée par l’urgence Ukraine. Dans la vision donateur du Baromètre de la générosité, nous avons observé plus de 250 000 donateurs « exclusifs Ukraine ».

La place des urgences dans la collecte n’est pas nouvelle mais celles-ci sont non seulement plus nombreuses, plus proches de nous (COVID-19 ; Ukraine), avec une proportion croissante de donateurs « actifs » et « plus jeunes » qui sont particulièrement réceptifs à ces contextes, caractérisés par un don ponctuel et volatile. L’interprétation de la hausse du nombre de foyers fiscaux donateurs en 2022 est à relativiser si l’on souhaite analyser des évolutions structurelles de la générosité dans des contextes exceptionnels.

 

Densité territoriale des foyers fiscaux donateurs en 2022

A partir des données de localisation des foyers fiscaux donateurs en 2022, cette étude permet de donner à voir leur densité par département (nbre foyers fiscaux donateurs/ nbre de foyers fiscaux imposés). Cette approche se faisant à partir des seuls foyers fiscaux imposés, avec un indicateur qui ne tient pas compte du montant des sommes données par foyers fiscaux ayant déclaré leur don.

Répartition départementale des foyers fiscaux avec dons déclarés 2022

 

Avec une moyenne de cette densité au plan nationale de 20,5%, on observe des écarts importants : de l’ordre de 25% environ, pour Paris et les Hauts-de-Seine, mais aussi dans le Lot et le Doubs, à 15% ou moins encore, pour la Creuse, la Corse et l’Outre-mer. Cette cartographie n’évolue que très peu chaque année.

 

“L’effort de don” des moins de 30 ans désormais identique à celui des + de 70 ans

Cette étude observe chaque année « l’effort de don » par tranche d’âge (rapport entre le don moyen dans une tranche d’âge et le revenu moyen des contribuables de cette même tranche d’âge).
Depuis trois ans, il est constaté une progression positive de cet indice pour les moins de 30 ans, qui en 2022 équivaut à celui des plus de 70 ans, soit 2,5%.

Effort de don des français par tranche d'âge - sur dons déclarés 2022

 

Commentaire des auteurs de cette étude : « En trois ans, l’effort des plus jeunes (rapport entre leurs dons et leurs revenus imposables) progresse et se situe désormais au même niveau que celui des 70 ans et plus, qui régresse un peu. Cette attitude des plus jeunes rejoint celle que nous constatons au sujet du bénévolat. »

Ces données montrent également que les âges intermédiaires (notamment les actifs, entre 40 et 59 ans) ont un effort de don significativement inférieur aux autres tranches d’âges : de 1,6% et 1,9% . Pour aller plus d’information sur le comportement des actifs face au don dans une approche historique, lire l’étude sur le don des 35-54 ans, réalisée par France générosités en novembre 2023.

 

Pour accéder au rapport complet de l’édition 2023 de l’étude « La générosité des français » de Recherches & Solidarités https://recherches-solidarites.org/blog/2023/11/23/la-generosite-des-francais-2023-2/

 


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