Lever des fonds pour l’humanitaire, des rues de Paris à celles de Montréal (article publié par Sylvain Lefèvre le 7 mars 2013)
Publié le 15.04.2013
Dans cet article, Sylvain Lefèvre, sociologue et auteur de l’ouvrage ONG & Cie. Mobiliser les gens, mobiliser l’argent, paru en 2011, revient sur les origines du streetfundraising et son évolution.
Initié en 1995 par l’agence Dialog Direct pour Greenpeace Autriche, ce programme s’est rapidement imposé comme un mode de financement important pour les associations. L’efficacité de ce type de collecte tient à trois aspects novateurs : le don se fait hors des canaux traditionnels, l’engagement pratique des adhérents est faible mais sa participation financière importante et enfin le médiateur est recruté pour des qualités essentiellement relationnelles. De fait, ce mode de collecte se développe très vite dans les rues françaises, s’accompagnant de son lot de critiques et faisant apparaitre de nouvelles questions, notamment en raison du vide juridique concernant l’occupation de l’espace public. En Angleterre, plusieurs villes prennent des dispositions pour réguler cette occupation de l’espace public dès les années 2000. Par ailleurs, de fortes ressemblances existent entre les modèles français et québécois de streetfundraising : les médiateurs sont recrutés selon les mêmes critères et le public cible de donateurs reste celui des 25-30 ans. En revanche, des différences persistent, que ce soit dans le mode de rémunération des médiateurs ou les lieux de collecte. Ainsi, considérée parfois comme le « sale boulot » nécessaire, la collecte de rue ne fait pas moins partie intégrante de « l’histoire de l’action humanitaire».