Part de l’IA dans les financements des fondations – Etude Center for Effective Philanthropy – 2025

Part de l’IA dans les financements des fondations – Etude Center for Effective Philanthropy – 2025

Publié le 24 octobre 2025
Ressource Etude

Le sujet de l’Intelligence Artificielle (IA) fait-il partie des financements apportées par les fondations redistributrices aux associations ? Quelles sont les demandes des associations sur l’IA envers leurs bailleurs de fonds privés ? Quelle part l’IA a dans les relations et échanges entre fondations et associations ? Décryptage avec cette étude américaine.

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L’adoption rapide de l’intelligence artificielle (IA) est en train de transformer notre manière de travailler. Le secteur non lucratif connaît une augmentation similaire de l’utilisation de l’IA, avec une vague d’innovation non réglementée. Le Center for Effective Philanthropy (CEP) aux Etats-Unis a mené une étude approfondie pour comprendre les perceptions, les attitudes et l’engagement des fondations et des associations face à l’IA, en se concentrant particulièrement sur les relations entre ces organisations bénéficiaires et leurs bailleurs de fonds. Les enseignements de cette recherche, basée sur des enquêtes menées auprès de 215 dirigeants de fondations et 451 dirigeants d’associations, fournissent des perspectives essentielles pour les professionnels du secteur.

 

1. Une utilisation répandue mais avec quelques préoccupations partagées entre associations et fondations

L’IA est déjà une pratique courante dans le secteur philanthropique aux Etats-Unis : près des deux tiers des fondations et des associations déclarent utiliser l’IA dans leur travail. L’intérêt pour l’augmentation de son usage est également très élevé, avec 90 % des associations et 94 % des fondations exprimant au moins un certain degré d’intérêt pour une utilisation accrue.

L’IA est principalement exploitée pour des gains d’efficacité. Les utilisations les plus courantes pour les deux types d’organisations sont la productivité interne et les communications.

  • 84 % l’utilisent pour les communications,
  • 63 % pour la productivité interne,
  • et 61 % pour le développement et la collecte de fonds.

L’IA est utile notamment pour rédiger des courriels, des politiques, des résumés de réunions, et pour affiner les demandes de subvention et les rapports de donateurs.

Les dirigeants d’associations souhaitent majoritairement que l’IA résolve des problèmes liés à l’automatisation de tâches de routine (saisie de données, rédaction de publications sur les médias sociaux, prise de notes) et à l’amélioration de leurs capacités de collecte de fonds.

Malgré l’adoption croissante, les dirigeants partagent un ensemble de préoccupations communes. 

  1. Risques de désinformation ou de résultats inexacts (77 % des fondations ; 73 % des associations).
  2. Sécurité et confidentialité des données (83 % des fondations ; 67 % des associations).
  3. Incertitude quant à la meilleure façon d’utiliser l’IA (62 % des fondations ; 56 % des associations).
  4. Manque d’expertise ou de capacité du personnel pour apprendre sur l’IA (52 % des fondations ; 58 % des associations).
  5. Biais ou discrimination dans les algorithmes d’IA (53 % des fondations ; 50 % des associations).

 

2. Le défi de la compréhension et du soutien financier, entre fondations et associations

L’étude révèle un écart significatif dans la compréhension mutuelle des besoins liés à l’IA entre les fondations et leurs associations bénéficiaires.

  • 84 % des dirigeants de fondations rapportent que leur personnel a une compréhension limitée ou nulle de l’efficacité de l’IA dans le travail de leurs bénéficiaires et des considérations éthiques qu’ils pourraient avoir
  • 87 % dirigeants de fondations déclarent que leur personnel a une compréhension limitée ou nulle de la capacité technique de leurs bénéficiaires à utiliser l’IA
  • Trois quarts des dirigeants d’associations estiment que très peu ou aucun de leurs bailleurs de fonds comprennent leurs besoins ou préoccupations liés à l’IA
  • Moins de 20 % des dirigeants d’associations rapportent que leurs fondations les ont engagés dans des conversations sur l’utilisation de l’IA dans leur travail

Alors que l’offre de soutien au renforcement des capacités est courante dans le secteur, près de 90 % des fondations n’offrent ni financement ni soutien non monétaire pour l’utilisation de l’IA par leurs bénéficiaires. Les raisons invoquées par les fondations pour ne pas offrir ce soutien sont diverses :

  • Absence de demande : Un peu plus d’un tiers des fondations n’ont pas reçu de demandes de leurs bénéficiaires pour des besoins liés à l’IA.
  • Inadéquation avec la mission : Environ 30 % estiment que ce soutien n’est pas pertinent pour leur mission ou ne correspond pas à leur domaine d’intervention.
  • Incertitude : Un quart des fondations n’ont pas envisagé de fournir ce soutien ou ne savent pas comment commencer à l’offrir.

Près des trois quarts des fondations sont incertaines quant à la manière dont elles ajusteront leur niveau de soutien à l’IA au cours des trois prochaines années.

3. Les demandes des associations bénéficiaires des fondations redistributrices sur l’IA

Les associations ont clairement exprimé les types de soutien qu’elles attendent de leurs bailleurs de fonds :

  • Éducation générale du personnel sur l’IA (68 %)
  • Financement pour l’accès aux outils et logiciels d’IA existants (63 %)
  • Sessions de formation technique pour le personnel (comme l’ingénierie d’invites, 55 %)
  • Ressources sur la façon dont l’utilisation de l’IA affecte les personnes et les communautés qu’elles servent (50 %)

Les dirigeants d’associations demandent aux fondations d’être des partenaires de réflexion, à organiser des ateliers et des réunions pour explorer comment les technologies numériques peuvent optimiser les opérations et améliorer la prestation de services, notamment pour les communautés sous-financées. Ils soulignent également l’importance de financer le personnel et les opérations en premier lieu, et de fournir des fonds supplémentaires (non de remplacement) pour l’intégration technologique.

 

Pour accéder à l’ensemble de l’étude, cliquez ici.