La confiance en philanthropie
La confiance en philanthropie
Publié le 8 octobre 2025
Dans un guide publié en septembre 2025 en partenariat avec la Chaire Philanthropie de l’ESSEC et le Trust Based Philanthropy Center, Les Entreprises pour la Cité, le réseau des entreprises engagées, propose un éclairage sur la notion de confiance en philanthropie et invite les parties prenantes (associations et mécènes) à repenser leurs relations et leur façon de servir l’intérêt général.
En 2025, Les Entreprises pour la Cité ont engagé un cycle de travail consacré à la confiance des entreprises. Après avoir travaillé sur la confiance au sein même de l’organisation, qu’elle soit individuelle, interpersonnelle ou collective (juin 2025), LEPC a étudié la confiance avec les partenaires associatifs qui fait l’objet d’un guide publié en septembre 2025 (guide accessible ici). Eclairage sur une nouvelle forme de partenariat basée sur la confiance.
Qu’est-ce la philanthropie basée sur la confiance ?
La philanthropie basée sur la confiance est une approche qui vise à repenser le mécénat et à changer de paradigme par rapport aux pratiques philanthropiques conventionnelles qui privilégient, depuis les années 2000, les indicateurs de performance au détriment de la mission sociale des organisations soutenues.
La philanthropie basée sur la confiance, ou trust-based philanthropy (dont les racines se trouvent notamment dans le travail du Whitman Institute aux États-Unis), est une posture qui redonne la priorité à la relation, au dialogue, à la transparence et à la co-construction. Cette approche permet de renforcer le sens des responsabilités mutuelles entre les financeurs et les organisations soutenues
En quoi la philanthropie basée sur la confiance se distingue-t-elle des pratiques actuelles ?
Le guide indique que la philanthropie basée sur la confiance se distingue de la philanthropie conventionnelle à plusieurs niveaux : culturel, structurel, du leadership et des pratiques. A titre d’exemple, la philanthropie conventionnelle va plutôt avoir une approche orientée vers l’entreprise : elle répond à la stratégie de l’entreprise, le pilotage des financements est géré par l’entreprise qui met en place des appels à projet. A l’inverse, la philanthropie basée sur la confiance va avoir une approche orientée sur la contribution partagée (chacun apporte à l’autre) : les indicateurs de succès sont co-construits, le partenariat est géré en fonction des besoins et le financeur va prendre le temps de connaître les partenaires qu’il souhaite soutenir.
Comme l’indique Diane Emdin, directrice des programmes Create Joy de la Fondation CANAL+, le mécène n’est pas le chéquier de l’association et l’association n’est pas un panneau publicitaire du mécène.
Comment mettre en pratique la philanthropie basée sur la confiance ?
Au vu des avantages de la philanthropie basée sur la confiance, le guide invite les entreprises à passer à l’action en engageant des transformations majeures sur les quatre dimensions évoquées ci-dessus (culture, structure, leadership, pratiques) et leurs principes d’application.
Cinq bonnes pratiques sont ainsi identifiées :
- Changer de posture et interroger ses méthodes
- Identifier les besoins, cartographier les problématiques et s’informer sur les partenaires
- Renforcer les capacités d’agir des associations
- Co-construire
- Soutenir au-delà du financement (allègement des procédures notamment).
Pour mettre en place ces méthodes et pratiques, le guide propose un parcours en 5 étapes : sensibiliser, évaluer, transformer, mettre en œuvre, réévaluer, promouvoir.
Par le changement de paradigme qu’elle induit, la philanthropie basée sur la confiance devrait permettre aux associations de renforcer leur impact social et d’améliorer leurs relations avec leurs financeurs par une démarche de co-construction en faveur de l’intérêt général.