Un projet pour visibiliser le rôle des femmes dans l’ESS

Scarlett Wilson-Courvoisier a travaillé pendant 25 ans à la Délégation à l’Économie Sociale et Solidaire, et a été partie-prenante, depuis sa création, de la Commission Égalité Femmes-Hommes du Conseil supérieur de l’ESS. C’est à son initiative qu’est né le projet Matrimoine de l’ESS, porté par l’Observatoire national d’ESS France, avec l’appui de la Fondation Crédit Coopératif, de la Maison de Salins et du Secrétariat d’État à l’Économie sociale, solidaire et responsable.

Ce projet a pour objectif de rendre hommage aux femmes qui ont marqué l’histoire de l’ESS, souvent dans l’ombre, mais aussi de mettre en valeur celles qui, aujourd’hui, en sont les actrices majeures. Il s’agit de redonner leur place à ces parcours oubliés et de faire émerger de nouveaux modèles inspirants pour les jeunes générations.

L’égalité entre les sexes est une valeur fondamentale de l’ESS, car elle renvoie à des principes de justice, de démocratie et d’émancipation. Pourtant, l’histoire du secteur a trop souvent invisibilisé les femmes, qu’elles soient militantes, dirigeantes ou travailleuses dans les structures associatives, coopératives, mutualistes ou fondatrices.

Aujourd’hui encore, bien que les femmes représentent une large majorité des salarié·e·s dans l’ESS (68 %), en particulier dans les secteurs sanitaire et social, elles restent sous-représentées dans les instances de gouvernance (39 % des administrateurs) et à la tête des organisations (56 % de cadres). Le Matrimoine de l’ESS contribue à corriger cet état de fait en valorisant les contributions féminines passées et présentes, et en encourageant une nouvelle génération à s’engager.

Le Matrimoine, ce que nous ont transmis les pionnières de l’Economie Sociale et Solidaire (1830-1999)

Cet ouvrage présente le Matrimoine que ces femmes nous ont transmis, et celui-ci est considérable.

Ainsi, nous leur devons les premières écoles maternelles et la pédagogie active, les premiers établissements spécialisés de soin, de sauvegarde ou de réhabilitation adaptés à diverses catégories de populations (handicapés, prostituées, vieillards, etc.). Nous leur devons aussi la création de nombreux métiers du social et médico social (infirmières, assistantes sociales, éducateurs spécialisés…) et les premières écoles formant à ces métiers. Nous leur devons surtout le témoignage de leur courage et de leur persévérance dans leur lutte pour l’émancipation des femmes (pour le droit à la parole, le droit de vote…), et dans leur combat pour les droits des femmes (droit à l’autonomie, droit d’utiliser des moyens contraceptifs, liberté d’interrompre une grossesse non-désirée…). On les retrouve actives dans des journaux, dans l’éducation populaire, dans l’industrie, défendant à la fois un autre modèle de société et un autre modèle d’entreprendre. Leurs legs sont nombreux.

Ce qu’elles ont en commun, est que chacune d’entre elles a dû affronter et combattre des mentalités patriarcales et un immobilisme rétrograde. L’exemple de leurs vies, les chemins et idées qu’elles ont défendus doivent nous inspirer tant dans les combats toujours menés par l’ESS aujourd’hui que pour redonner toute leur place aux idées et aux actions des femmes de l’ESS !